Le traitement de référence des cancers de la thyroïde est la chirurgie : il consiste à retirer toute la thyroïde et certains ganglions à sa périphérie, on parle de thyroïdectomie avec curage ganglionnaire.
L’intervention sera dans certains cas complétée par l’administration d’un traitement à l’iode radioactif. Le mécanisme d’action de l’iode 131 est simple : les cellules thyroïdiennes normales et les cellules tumorales captent rapidement l’iode. L’iode 131 agit comme une radiothérapie interne : ses rayonnements détruisent les cellules dans lesquelles il se trouve. Ce traitement nécessite une hospitalisation accompagnée de mesures de radioprotection. L’hospitalisation dure environ trois jours dans une chambre spécialement équipée et les visites sont interdites. Le traitement est administré dans une gélule par voie orale. Durant les quelques jours suivant la sortie, il est recommandé de ne pas entrer en contact avec les femmes enceintes et les enfants.
L’ensemble de la prise en charge thérapeutique est généralement rapide, s’échelonnant sur quelques mois. Elle a pour objectif de retirer le tissu tumoral et de réduire le risque de rechute.
En cas de rechute, un nouveau traitement chirurgical pour curage ganglionnaire et/ou par iode 131 peuvent être nécessaires.
De façon exceptionnelle, le traitement des cancers thyroïdiens principalement métastatiques et résistant à l’iode peut nécessiter une chimiothérapie et/ou de la radiothérapie.
Les effets secondaires des traitements ?
La principale conséquence à long terme de la thyroïdectomie est l’hypothyroïdie définitive. Cette insuffisance en hormones thyroïdiennes impose un traitement à vie, par administration quotidienne, par voie orale d’une hormone de substitution, la L-thyroxine ou lévothyroxine. Ce traitement permet de rétablir un taux d’hormones normales.
Les conséquences esthétiques de la thyroïdectomie sont relativement limitées, la cicatrice prenant l’aspect d’une fine ligne horizontale de quelques centimètres à la base du cou. Lorsque les ganglions latéraux doivent être retirés, la cicatrice est plus grande (horizontale et verticale). Deux autres effets indésirables apparaissent parfois après l’opération : les paralysies récurrentielles et les hypo¬parathyroïdies.
Les paralysies récurrentielles sont dues à l’atteinte du nerf dit « récurrent » qui se trouve juste en arrière de la thyroïde et qui commande les cordes vocales. L’opération peut en effet entraîner une inflammation locale qui va paralyser le nerf pendant quelques jours à quelques semaines. La modification de la voix qui en dé¬coule est donc généralement transitoire. Elle peut dans certains cas nécessiter des séances d’orthophonie.
Les hypoparathyroïdies correspondent à une insuffisance en parathormone, une hormone qui régule le calcium dans l’organisme. Ce problème apparaît lorsque la chirurgie n’a pu éviter de toucher les quatre petites glandes appelées parathyroïdes situées contre la thyroïde. Il est généralement transitoire et nécessite un traitement par des comprimés de calcium et en dérivés de la vitamine D.